Démarré depuis plusieurs années, 9 nouveaux marchés urbains haut de gamme ont été
construits dans la ville de Cotonou. Un exploit dont le gouvernement de la rupture
peut bien se vanter. Désormais, le Bénin peut se vanter d’un progrès infrastructurel
méritoire. Des centaines de millions ont été investis dans cette réalisation qui rehausse
notre société. Les ressources financières du peuple béninois lui permettent d’accéder à
des marchés plus organisés, assainis et sécurisés. Nous en sommes tous fiers et
attendons impatiemment l’ouverture de ces surfaces d’achats qui doivent servir nos
soeurs, nos frères, nos mères, divers commerçants et usagers, pour leurs différents
échanges commerciaux locaux.
Un investissement de cette envergure est bien entendu un projet assurément bien mûri
parce que conçu sur la base d’un but, d’une vision et d’objectifs spécifiques clairs. Ce
projet entend satisfaire sur une période scientifiquement évaluée des cibles
certainement bien étudiées.
Mais qui peuvent et qui doivent être ces usagers d’un type nouveau ?
Si cet investissement mérite d’être amorti en vue de réinvestir dans l’entretien de ces
chefs-d’oeuvre et dans d’autres infrastructures vitales pour notre évolution sociétale, il
importe de noter que les populations se posent la question fondamentale et
préoccupante de leur accessibilité auxdits marchés et à leurs produits. Car d’aucuns
ont le sentiment que le luxe ayant un coût, les espaces de vente se loueront un peu plus
chers qu’auparavant et que certains commerçants se verraient exclus de par la limite de
leur pouvoir financier. Les consommateurs aussi froncent les sourcils en se demandant
si les produits de ces marchés ne seraient pas trop onéreux au point d’éroder le panier
de la ménagère et de les priver de leurs droits de jouir du fruit de nos efforts
communs. La légitimité de ces interrogations nous interpelle tous et nous conduit à
convenir de la nécessité d’attirer l’attention de nos décideurs sur l’urgence de tenir
compte de la crise économique et financière généralisée aggravée par le changement
climatique, ses effets et les mesures d’atténuation limitées dans notre pays. Et pour
notre part; il est possible d’envisager une option hautement sociale qui va consister à
élargir la durée d’amortissement des investissements en réduisant le coût de location et
en facilitant l’accès de toutes les couches riches ou pauvres à ces joyaux et aux
produits qui y sont mis en consommation.
La Voix des Consommateurs